UN VOYAGE DANS MES LIVRES

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TRIOLET Elsa - "« Le premier accroc coûte deux cents francs »"

Elle est née à Moscou en 1896 et elle est morte en 1970 en France.

 

Écrivaine, résistante française, elle fut la première femme à obtenir le prix Goncourt.

 

Elle était aussi  la compagne  et la muse du célèbre auteur Louis Aragon

 

 

 

"« Le premier accroc coûte deux cents francs »", cette phrase s’entendait à la radio de Londres et elle était destinée à la résistance française.

 

C’est pour ce roman qu’Elsa TRIOLET a obtenu le prix Goncourt qui se compose de quatre nouvelles.

Elle devient ainsi la première femme à recevoir cette distinction.

 

 

 

 

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La première nouvelle, met en scène Juliette Noël, dactylo modèle, mère célibataire, intelligente, belle, discrète qui sert d’agent de liaison entre la ville et la campagne montagnarde.

Nous la suivons dans la nature puis à Lyon, Valence et Avignon.

Lors d’une de ses missions, la veille de Noël, elle rencontre un de ses contacts, Célestin, à qui elle propose de jouer la comédie de l’amour, une façon pour elle de vivre une parenthèse qui a le goût du bonheur.

C’est ainsi que son engagement dans la résistance aura permis à son réseau de sauver la vie de six cheminots. Et pourtant personne ne connaît les actions qu’elle mène pour aider son réseau.

 

 


Dans la seconde nouvelle, nous découvrons un artiste peintre célèbre Alexis Slavsky revenu du front et son épouse Henriette.

Ils s’enfuient de la capitale pour la région lyonnaise afin de préserver leur tranquillité tout en poursuivant une vie monotone entre tromperies, paresse et boisson. Une vie qui ne séduit guère Alexis, car la guerre l’empêche de peindre. Henriette, sa femme, s’emploie pourtant à la lui rendre plus agréable en tentant de lui éviter les privations exigées par la situation. Ils errent de gîte en gîte et arrivent ainsi dans une location gérée par une propriétaire qui envahit tellement leur espace qu’Alexis ne peut plus peindre.

Dans la rue, ils rencontrent Louise Delfort, une journaliste qu’ils avaient connue à Paris dans le milieu artistique qu’ils fréquentaient avant la guerre.

Elle les invite à passer leurs journées dans la villa où elle-même s’est réfugiée afin de permettre à Alexis de peindre à nouveau. Alexis peint sans relâche jusqu’au jour où ils apprennent que Louise s’est fait arrêter par hasard. Le propriétaire de la villa lui annonce que cette fois, elle ne s’en sortira pas, car elle s’était déjà évadée autrefois. Alexis s’effondre.

Pour se consoler du départ de Louise, il commence la lecture d’un cahier qu’elle a laissé. Il demeure celui qui a survolé les événements sans jamais les voir dans leur réalité et sans tenter de les comprendre.

 

 

La troisième nouvelle nous présente Louise déjà dans la deuxième nouvelle.

Dans les cahiers qu’elle remplit pour calmer son ennui, cette résistante revit ses souvenirs d’avant la guerre.

Dans le plus grand désordre, pour le lecteur, elle décrit sa jeunesse dorée en Russie, son mariage raté avec un jeune avocat.

Elle y parle de Montparnasse et de Saint-Germain-des-Prés. Ensuite, elle rencontre Jean. Puis, elle travaille pour le parti, part souvent en Russie et poursuit sa carrière de reporter journaliste.

Le lecteur comprend qu’elle a été arrêtée et internée dans des camps. Puis, il devine qu’elle s’est enfuie et qu’elle s’est réfugiée dans une ferme. Il apprend qu’elle cherche des nouvelles de Jean qui est Algérie pendant qu’elle est à Paris pour rétablir la liaison avec son organisation. D’ailleurs, elle note : « Paris m’a paru atroce, vautré sous l’Occupation, le marché noir, adapté, bouffi de mauvaise graisse, toute honte bue…

Ensuite, elle fait de fréquents voyages à Lyon et se voit obligée de se cacher dans un petit village situé à une heure de Lyon.

C’est dans ce village qu’elle rencontre Alexis Slavsky et sa femme qu’elle fréquentait à Paris.

Mais, leurs échanges ne dureront pas. Elle devra partir précipitamment, car l’un des membres de son réseau a été arrêté. C’est là que nous comprenons pourquoi à la fin de la deuxième nouvelle, elle laisse un de ses cahiers de souvenirs dans la villa. Les autres ont été mis dans une boîte métallique, pour les enterrer sous le pêcher, dans le jardin, car le dernier cahier ne rentrait pas dans la boîte.

 

La quatrième nouvelle, plus courte décrit cette période incertaine pendant laquelle les Français commencent à réaliser que le débarquement est imminent.

Le titre du livre Le premier accroc coûte deux cents francs” donne une première approche de cet espoir qui se profile à l’horizon.

En fait, ce premier message avait été diffusé à la radio de Londres. C’est le deuxième message surtout qui confortera les Français dans l’idée que la délivrance est proche.

Mais, les Allemands ne sont pas encore partis. Ils continuent de tuer, violer, saccager, piller jusqu’au dernier moment pendant que s'effectuent des parachutages anglais en pleine campagne près des fermes des paysans partagés entre espoir et désespoir.

Ce n’est qu’en août qu’interviendra le débarquement.

 

 

 

 

 

 

Ai-je aimé ces nouvelles ? La réponse sera nuancée.

 

 

 

Tout d'abord, certains lecteurs penseront que ce livre est vieillot. J’ai souvent entendu cette définition qui m’agace. 

 

Comme toujours, ils oublient pas que ce roman parle d’une période où le livre était la télévision d’aujourd’hui.

 

Les écrivains à l’époque prenaient le temps de décrire des lieux, des gens comme s’ils les peignaient.

Quant à ceux qui lisaient ces ouvrages, ils s’accordaient le temps de s'attarder sur la beauté ou le sens d'une phrase ou d'un mot.

La mode n’était pas aux romans à rebondissements présents à chaque page qui se lisent aussi vite qu’ils s’oublient.

 

 

 

 

J’ai relu les quatre nouvelles les unes après les autres sans savoir où elles allaient me conduire.

 

Pour toutes, je suis restée avec une impression d’inachevée qui me donnait l’envie de les relire à nouveau. 

En fait, je ne comprenais pas toujours ce que je lisais, car j'étais un peu perdue dans les descriptions et dans les narrations.

 

 

 

 

 

Comme “Mille regrets,  ces quatre nouvelles retracent le quotidien de gens qui ont participé à la résistance, qui ont poursuivi leur vie comme si la guerre ne les concernait pas ou encore  qui profitaient de la situation.

 

 

 

Par contre, je crois qu'il serait impossible aujourd'hui d'écrire des nouvelles qui ressemblent à des romans et où l'action est absente de la plupart d'entre elles.

 

 

 

Elsa TRIOLET est plus dans le paysage, le portrait, et le ressenti que dans l'action pour nous décrire ce que fut la vie des Français pendant l'occupation.

 

Compte tenu de ce qu'il se passe en Ukraine actuellement, ce roman écrit pendant la guerre 1940/1945 nous prouve que l'humain n'a pas changé.

 

 

 

Cependant, je ne sais pas si j'aurais attribué le prix Goncourt à cet ouvrage même si je comprends pourquoi Elsa TRIOLET l’a obtenu.


Mais, je confirme que je ne suis pas douée pour résumer les nouvelles.

 

 

 

Cet avis donc n'engage que moi

 

 

 



17/03/2023
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