NOTHOMB Amélie - "Stupeur et tremblements"
Cette écrivaine est née en 1966.
Il est impossible de passer à côté de « Stupeur et tremblements » avec indifférence. Grand prix du roman de l'Académie française en 1999.
C’est un livre dont s’empara d’ailleurs le cinéma en 2002 grâce à Alain Corneau avec Sylvie Testud dans le rôle de la narratrice.
Résumé
Embauchée dans les années 90 chez YUMIMOTO, la narratrice découvrira à ses dépens pendant un an, les codes complexes qui régissent le fonctionnement d’une grande Entreprise dans la société nipponne.
Elle qui se voyait promue à un brillant avenir multipliera des occupations plus déroutantes et humiliantes les unes que les autres.
Tout commence avec l’ordre de Monsieur SAITO, un de ses supérieurs. Il lui commande de porter 20 cafés dans le bureau de Monsieur OMOCHI, le vice-président qui reçoit la délégation d’une importante firme amie.
Sa connaissance parfaite de la langue japonaise et de la culture de ce pays loin de la servir va lui nuire considérablement. Le jour même, Monsieur OMOCHI la tance vertement et lui signifie de ne plus s’exprimer en japonais. D’après cet homme, elle le parle à la perfection. Une explication qui désoriente la narratrice.
Elle commence à se demander quel poste est le sien dans cette Entreprise.
Pour s’occuper, elle prend d’autres initiatives qui la pénalisent tout autant : régler les calendriers du personnel, leur porter le courrier, photocopier et photocopier sans cesse des documents pour chaque fois s’entendre dire que les photocopies sont décentrées.
Ses malheurs vont empirer lorsqu’elle s’attirera à nouveau les foudres de Monsieur OMOCHI.
En effet Monsieur TENSHI, responsable de la section des produits laitiers, sait que la narratrice est Belge. Il lui propose d’utiliser sa nationalité pour rédiger un rapport sur les produits laitiers. Elle exécute ce travail rapidement et accepte que Monsieur TENSHI, s’en accorde la paternité.
Cependant, Monsieur OMOCHI a appris par Melle MORI, la supercherie. Il exige que la narratrice disparaisse de son service.
Le lendemain, Melle MORI l’envoie à la comptabilité où la narratrice commet bévue sur bévue. Elle terminera sa carrière en tant que dame pipi.
Elle aura une explication avec Melle MORI. Elle réalisera avec tristesse que le fait d’avoir échangé des souvenirs identiques sur leurs enfances respectives n’aura pas touché Melle MORI.
Elle comprendra que sa supérieure ne pouvait pas accepter de voir une Belge obtenir aussi aisément une mission. D’autant que pour réussir dans l’entreprise YUMIMOTO, elle avait dû lutter pendant des années.
La narratrice alternera avec Melle MORI et avec ses autres supérieurs, l’attaque et la défense avec humour, ironie, insolence et parfois avec une feinte humilité pour transformer des expériences traumatiques en une succession de récits joliment racontés.
Elle ne reconduira pas son contrat et annoncera son départ en s’emparant de tous les codes en vigueur dans la société japonaise. Elle présentera sa démission au président de YUMIMOTO, Monsieur HANEDA. Elle s'étonnera de sa gentillesse, de sa politesse et de son élégance. Des qualités qui faisaient défaut aux gens que cet homme employait.
Que dire ?
Le style d’Amélie NOTHOMB surprend par sa simplicité.
En effet, il comporte une part d’enfance. Ce qui explique peut-être le succès rencontré par « Stupeur et tremblements » auprès des adolescents.
C’est un roman que j’ai lu et relu avec plaisir et que j’ai longtemps considéré comme le meilleur ouvrage d’Amélie NOTHOMB.
Le fait qu’il soit autobiographie lui confère à mes yeux une valeur. D’autant plus qu’Amélie NOTHOMB a vécu les plus belles années de son enfance dans ce pays.
Quand Amélie NOTHOMB décrit la cocasserie de certaines scènes, elle le fait avec poésie, élégance, ironie, malice même si ce qu’elle vit la révolte.
C’est ce qui rend la lecture de cet ouvrage distrayant.
Curieusement, cette façon de harceler une employée, de la rabaisser, demeure d’actualité en ce début de XXIe siècle. Il est fréquent en 2024 de mettre quelqu’un « au placard » pour le forcer à partir.
Toutefois, je ne comparerai jamais Amélie NOTHOMB à la grande écrivaine que fut COLETTE.
Cet avis n’engage que moi.
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