UN VOYAGE DANS MES LIVRES

UN VOYAGE DANS MES LIVRES

BONA Dominique - "Il n'y a qu'un amour" sur André Maurois

Cette auteure est née en 1953.

Outre les romans qu'elle a publiés, Dominique BONA est également connue pour ses nombreuses biographies.

D'elle, j'avais lu celle sur COLETTE et une autre sur PAUL VALERY.

 

Avant de vous parler de cette biographie sur André MAUROIS, je voudrais vous dire quelques mots sur Dominique BONA, écrivaine et historienne devenue en 2013 membre de l'Académie française.

 

 

 

91Bdi3eqkrL

 

 

  

J'avais lu de cette auteure  "Malika" paru en 1992 et qui avait obtenu à l'époque le Prix interallié.

J'avais beaucoup aimé ce roman qui explorait une palette de sentiments suite à l'arrivée d'une jeune femme dans une famille aisée engagée pour s'occuper de la maison et des enfants.

Dominique BONA recevra également en 1998 le prix Renaudot pour

" Le Manuscrit de Port-Ebène".

 

 

Je me souviens avoir conservé dans mes notes une phrase d'elle qui me semblait très juste. Il s'agissait de :

 

« Comment une femme peut-elle s’exprimer elle-même alors qu’elle est souvent en butte à des difficultés qui ne sont que de l’ordre féminin, c'est-à-dire organiser sa maison, son foyer, sa famille, construire une vie parallèle à celle qui lui est ordinairement dévolue par la société».

 

 

 

Voici la couverture qui résume le sujet de la biographie

"il n'y a qu'un amour" :

 

"Trois femmes superbes et capricieuses face à un écrivain célèbre. Trois destins dont il reste une correspondance totalement inédite, ici dévoilée, qui court sur un demi-siècle, un paquet de lettres et de notes où elles ont jeté en vrac leurs espoirs et leurs promesses, leurs mensonges et leurs attraits. L'homme, c'est Émile Herzog, plus connu sous le nom d'André Maurois (1885-1967), qui fut une gloire en France et à l'étranger, et dont on découvre sous l'habit d'académicien le visage caché du séducteur, de l'amant qui souffre, qui fait souffrir, qui s'enflamme, et puise non sans perversité la matière de ses livres dans cette acrobatie amoureuse. Et les femmes ? Les voici : c'est à Genève, en 1909, que l'héritier d'une usine de textiles, élevé avec rigueur, rencontre Janine de Szymkiewicz, tout son contraire. Elle a 17 ans, c'est la fille aux cheveux blonds d'un comte polonais mort de phtisie, et d'une mère bohème et volage, catholique et coûteuse. Il faut beaucoup de patience à Émile, bourgeois et juif laïc, pour convaincre les deux familles de consentir au mariage. Ce visage d'ange, ce corps qui réclame les soins et les fourrures les plus chères, cette épouse slave, il l'aimera follement. La preuve ? Ces lettres tendres, mutines, protectrices. Il les envoie de partout, des usines d'Elbeuf à la ligne de front de la première guerre, parmi les blessés, lui dissimulant une boucherie qu'elle peine à imaginer, et brimant gentiment ses demandes d'argent, de fleurs, de chapeaux. « Quand serai-je sage ? » dit-elle, dansant à Deauville, et peut-être davantage, dans les bras de dandys américains. Ils auront trois enfants, dont deux garçons qui ne sont peut-être pas de lui... Neurasthénique, elle meurt à l'âge de 31 ans, des suites d'un avortement. Émile est devenu André Maurois après avoir publié Les Silences du colonel Bramble. Inconsolable ? Pour combien de temps ? Paris, 1924. Issue d'un milieu proustien, petite-fille de la muse d'Anatole France et fille du dramaturge Gaston de Caillavet, snob et anorexique, brune élancée, Simone de Caillavet sera « l'infirmière du cœur » d'André Maurois. C'est bientôt un couple à la mode, de toutes les fêtes. Elle est la dactylographe dans l'ombre, la confidente, la conseillère, parfois la victime. Ses liens avec l'Académie faciliteront l'élection de l'ambitieux Maurois en 1936, grâce à l'appui d'un certain Maréchal Pétain ! Ce que les gaullistes n'oublieront pas. Simone écrit beaucoup, lettres et poèmes. Elle se sait moins aimée, adulée, que ne le fut Janine. Jusqu'à leur exil aux États-Unis, pendant qu'en France on craint pour la survie de la famille Maurois, elle ne cesse de se battre contre les « sirènes ». Lima, 1947. C'est à « la voix même de l'Amour », au corps sensuel et troublant d'une admiratrice, qu'André Maurois va s'abandonner, s'affichant avec elle lors d'une tournée de conférences en Amérique du Sud. 20 jours et 54 lettres : cela suffit à l'entêtante présence de Maria de Las Dolorès Garcia, la Péruvienne, pour captiver un homme qu'affole sa beauté, et qu'il chante dans des lettres et poèmes presque naïfs. Simone veille, souffre, et dompte ce Don Juanisme. Elle retournera cet embrasement final à son profit - alors qu'André Maurois en fera encore un autre livre. Maurois a-t-il été fidèle à une seule femme ? Ou à une image idéale ? N'y aurait-il qu'un seul amour ?"



 

 

J'ai relu plusieurs ouvrages d'André MAUROIS avec un immense plaisir.

Je connaissais l'auteur en tant qu'écrivain, mais adolescente et jeune adulte, je n'avais pas compris que sa vie personnelle était étroitement liée à celle de l'homme de lettres et ce, dans des proportions étonnantes. 

 

La biographie de Dominique BONA m'a fourni les réponses que je soupçonnais plus ou moins.

 

 

 

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Voici ce que Dominique BONA disait ✏️ 

Quelle lectrice êtes-vous
Dominique Bona ?


« Il faut que j’entende un livre »

De Colette, nous connaissons beaucoup de choses: son amour de la nature, ses liaisons (parfois) scandaleuses, la naissance de sa vocation, son talent… Il y a eu des biographies, récemment une bande dessinée (http://www.onlalu.com/livres/divers-bande-dessinee/apprentissages-de-colette-annie-goetzinger-26080). Elle-même s’est beaucoup racontée, à peine cachée, dans des fictions… Mais Dominique Bona, comme elle l’avait déjà fait dans de précédents livres, délaisse le parcours classique et chronologique pour s’attarder sur une période particulière, en 1914, où, une fois les hommes partis à la guerre, Colette prend des « colocs » pour peupler le chalet qu’elle habite habituellement avec Henry de Jouvenel. Une vraie complicité lie ces quatre amies que seule la mort séparera. Elles se disent tout, se pardonnent tout et s’amusent beaucoup malgré les temps difficiles. Avec « Colette et les siennes » (éditions Grasset), l’académicienne nous donne une folle envie de (re)plonger dans l’œuvre de la romancière. Cela me semblait donc l’occasion rêvée de lui demander de nous raconter son parcours de lectrice assidue.

Avez-vous toujours aimé lire ? 
Toujours. Enfant, rien ne valait un moment de solitude avec un livre. C’était le bonheur absolu. Ça l’est resté. Je me plongeais dans les vieilles collections de la comtesse de Ségur qui avaient appartenu à ma mère et à ma tante. Je lisais aussi Enid Blyton, mais jamais de bandes dessinées ou de livres illustrés. Je me souviens également de ces gros recueils de contes et légendes ancestraux : « La petite sirène », « La petite fille aux allumettes »…

Vous souvenez-vous de ce que vous éprouviez ?
Une certaine liberté. La vie d’enfant était très encadrée, avec beaucoup d’obligations. Grâce à la lecture, les portes et les fenêtres s’ouvraient sur un monde possible, imaginaire.

Y avait-il beaucoup de livres chez vous ?
Ce qui a précédé le livre chez moi, c’est la voix chaude de mon père, Arthur Conte, qui a énormément compté dans mon enfance. Avec ses chansons, les poèmes qu’il récitait… Dans son village du sud de la France, la tradition orale demeurait très vivante. Il nous a raconté les histoires qu’il avait entendues petit. Dans la maison de mes parents, il y avait surtout des livres d’Histoire, puisque mon père était historien. Mais dans la bibliothèque de ma grand-mère, à Perpignan, où je passais mes vacances, se trouvaient les ouvrages de Balzac, Stendhal, Maupassant, André Maurois, Pierre Loti, Pierre Benoist, Roger Martin du Gard.  Mais j’aimais aussi beaucoup Pearl Buck, Cronin, Bromfield, les sœurs Brontë, Daphné du Maurier. Ce qui m’attirait, c’est que l’on me raconte une histoire. Cela me permettait de m’extraire de l’extérieur, m’offrait une solitude peuplée de personnages.

C’est à cette époque que vous avez découvert Colette ?
Je pense l’avoir lue vers 16 ou 17 ans, mais je n’ai pas eu le coup de foudre pour ses livres tout de suite. Les Claudine m’avaient plutôt agacée. Je l’ai redécouverte plus tard, alors que j’étais une jeune adulte. Je suis tombée par hasard sur « Le blé en herbe », un roman que j’adore, inspiré de son histoire avec Bertrand de Jouvenel. J’ai été émerveillée par cet univers à la fois sensible et sensuel, ce fut la révélation d’une écriture. Un autre auteur que j’ai découvert à peu près en même temps et qui est très proche de Colette, c’est Françoise Sagan. Pour moi, elle en est l’héritière directe, à la fois par la liberté qu’elles ont toutes les deux, liberté de penser, liberté d’aimer. Mais aussi par une sorte de plume vibrante, plus sèche chez Sagan, mais qui a décidé d’aller au cœur des sensations.

Qu’est-ce qui vous touche le plus dans un livre, l’histoire ou l’écriture ?
À 15 ans, je pensais que c’était l’histoire, mais je crois que, sans le savoir, j’étais déjà sensible à la manière dont on me la racontait. Je me souviens que des cousines me passaient des romans d’amour, et que cela  me barbait. Dans un livre, je cherche une voix, il faut que j’entende un livre. Et Colette est sonore, musicale, elle varie le rythme.

Vous souvenez-vous de vos grands chocs littéraires ?
Ils sont rares il faut bien le reconnaître. Chronologiquement, le premier fut « La chartreuse de Parme » de Stendhal. C’est le roman parfait que je voudrais relire cent fois. Il est nonchalant, paresseux, peu structuré, c’est une promenade délicieuse en Italie avec des personnages que j’aimerais avoir près de moi, avec lesquels je voudrais dîner chaque soir! Ce roman me semble plein de bonnes ondes, il me fait du bien. Je me souviens de la première fois où je l’ai lu, dans ma chambre d’adolescente à Paris, alors que je suivais des études pesantes. Cette lecture fut prodigieuse.

D’autres coups de cœur ?
Le second choc se produisit à l’université, pour la littérature du Moyen âge:  « Le roman de la Rose », chrétien de Troyes, les romans de chevalerie et surtout « Tristan et Yseult ». J’ai écrit une thèse sur « Les fées et les sorcières dans la littérature du 12e siècle ». Mon dernier choc enfin fut provoqué par la lecture de Romain Gary, « Les racines du ciel ». Tous ces livres se rejoignent, car ce sont des œuvres souples, pleines de féérie, dans lesquelles la part de hasard compte beaucoup.

Lisez-vous beaucoup de contemporains ?
Oui, parce que je suis membre du jury Renaudot, et pour le prix de l’Académie française aussi. Mais cela m’intéresse et j’en lirais de toute manière. Je continue à lire cependant ou plutôt à relire mes livres préférés le soir. Il y a quelques années, j’ai découvert les policiers. Mon auteur préféré? Fred Vargas ; il y a à la fois l’efficacité du récit, le sens de l’intrigue qu’elle possède à merveille, et j’aime beaucoup son commissaire Adamsberg. J’apprécie surtout son ton, son univers, ce mélange d’humour et de franc-parler. Et puis un autre que j’ai dévoré récemment, « Le chien de minuit» de Serge Brussolo.

Y a-t-il un livre qui vous a donné envie d’écrire?
Non, à moins que ce ne soit de l’ordre totalement inconscient. En 1981, j’ai publié un roman d’amour, « Les Heures volées », qui se passe entre Perpignan et Barcelone. J’avais deux enfants petits, je les promenais dans ce paysage de vignes, avec les Pyrénées en toile fond, et je me suis dit, « je vais raconter ça »! J’ai alors commencé une nouvelle vie, prenant conscience de la place que tenait l’écriture dans mon existence sans que je m’en sois rendu compte. Ce n’était pas du tout un projet construit. J’ai poursuivi à l’instinct. Il y eut ensuite «Argentina», et mon troisième livre fut la biographie de Romain Gary, qui m’a demandé beaucoup de travail, car ce n’est pas un personnage facile, il a toujours avancé masqué. Mais après l’avoir terminé, j’ai pensé, « c’est formidable une biographie, une vie réelle peut-être aussi romanesque qu’une vie imaginaire.»

 

 

 

 

Je pense qu'avant de lire cette biographie, "il n'y a qu'un amour", il faut relire une partie de l'œuvre d'André MAUROIS et ce pour mieux cerner la personnalité de l'homme qu'il fut..

  

Dans les livres qu'il a écrits, il y a sa vie !

 

 

 

Cet avis n'engage que moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



12/11/2024
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres