UN VOYAGE DANS MES LIVRES

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HUSTVEDT Siri - "Vivre, penser, regarder" - écrivaine américaine

Lorsque le mari de Siri HUSTVEDT est mort  le 30 avril 2024

 voir mon lienAUSTER Paul - "Brooklyn Follies"

 

j’ai éprouvé le désir de relire "Vivre, penser, regarder" qui n’est pas un roman, mais un essai que Siri HUSTVEDT avait publié quelques années auparavant.

J’avais pris, à l'époque des notes, avec l’intention de rédiger un jour une chronique sur cet ouvrage afin de rendre hommage à cette personne dont j’ai toujours admiré l’immense culture ainsi que la qualité de son écriture.

 

 

Siri HUSTVEDT est née le 19 février 1955 dans le Minnesota aux États-Unis.

C’est une auteure américaine, poétesse et essayiste, qui assure également des cours en psychiatrie dans la prestigieuse université privée américaine située dans la ville d’ithaca dans l’état de New York.

 

Quelques-unes de ses œuvres

  • Les Mystères du rectangle, essais sur la peinture, 2006 

  • Plaidoyer pour Eros, 2009 

  • La Femme qui tremble. Une histoire de mes nerfs, 2010 

  • Vivre, penser, regarder, 2013

  • Les Mirages de la certitude2018 

  • Une femme regarde les hommes regarder les femmes, 2019 

    Elle a aussi écrit des poèmes.

Distinctions

En octobre 2015, Siri HUSTVEDT est faite docteure honoris causa de l’université Stendhal de Grenoble.

 

En 2004, son roman Tout ce que j’aimais obtient le prix des libraires du Québec.

 

En 2019, elle reçoit le prix Princesse des Asturies de littérature et le prix européen de l’essai Charles-Veillon pour Les Mirages de la certitude. Elle reçoit un doctorat honoris causa de l’université Paris X.




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Résumé

 

 

Dans “Vivre”, cette auteure s’attache à la période de formation qu’est l’enfance. Elle met l’accent sur la relation privilégiée qu’elle a eue avec sa mère qui lui a appris l’importance de la liberté et de l’indépendance.

Siri HUSTVEDT évoque aussi ses migraines chroniques et les conséquences qu’elles ont sur sa vie notamment sur son sommeil.

Elle y parle aussi du rôle joué par la figure paternelle et de l’impact que sa relation avec son père a eu sur l’écriture de quelques-uns de ses romans.

 

Dans "penser", elle s’attarde sur les liens entre fiction et mensonge, autobiographie et œuvre d’imagination quand les écrivains s’attaquent à l’écriture. Pour illustrer son propos, elle n’hésite pas à s'attaquer notamment à Rousseau, Proust, et à beaucoup d'autres.

Certains passages démontrent la passion que voue Siri HUSTVEDT à la lecture, à l’écriture. Une passion qu'elle alimente en s'intéressant aux neurosciences et à la psychanalyse. Elle s’interroge aussi sur le rôle joué par la mémoire notamment quand sont publiés des récits autobiographiques. Une analyse sur l'importance du choix des mots dans la politique américaine a tout particulièrement retenu mon attention.


Dans " regarder", Siri HUSTVEDT, se tourne vers la peinture et la photographie en particulier. On y croise comme dans les autres disciplines des célébrités qui ont facilité l'écriture de ses essais et ses romans.

Siri HUSTVEDT propose une façon de voir et de comprendre l’art afin d’aider le lecteur à s’émanciper de toute influence. Pour elle, il n’est pas essentiel de détenir une culture académique pour s’intéresser à l’art.

Sa vocation d’écrire est inséparable d’une aspiration à la connaissance de soi, et des autres en recherchant sans arrêt des matériaux pour alimenter sa pensée.

On pourrait presque la qualifier de boulimique dans ce désir puissant de tout savoir sur les sujets qui la passionnent.



Que dire ?

 

Son style n'est pas facile, mais dans "Vivre, penser, regarder", il y a une réflexion très intéressante sur des sujets variés. Il ne faut pas être un lecteur pressé pour lire ce pavé.

Certains éléments demandent des connaissances que je ne possède pas. Ce qui veut dire  que je n'ai pas tout compris. Par contre, beaucoup d'autres ont retenu mon attention. 

J'ai rarement rencontré une écrivaine qui connaît autant de choses différentes dans de nombreux domaines. Pour l'avoir entendue s'exprimer, je peux affirmer qu'elle fait partie de ces femmes talentueuses dont on parle peu, et qui sont souvent plus douées dans les mêmes disciplines que leurs époux. 

 

 

 

 

Article relevé dans le Journal ELLE avant la mort de Paul AUSTER

« Je ne cesse de me poser des questions »

ELLE. D’où vous vient cette insatiable soif de connaissance ?

 

Siri Hustvedt.  Que voulez-vous : je suis atteinte de la maladie de la curiosité ! Je ne cesse de me poser des questions, en particulier sur ce que c’est qu’être humain. Tous les domaines sont bons pour m’aider à y répondre, de la neurologie à la philosophie, en passant par l’art et la littérature. J’essaie de ne jamais trop me spécialiser. Vous savez ce que c’est : on passe trente ans dans un labo et, au lieu de s’ouvrir, on devient de plus en plus étriqué... Non ! Je suis toujours dans le doute ou l’interrogation. Cela me vient sans doute de mes migraines, du fait que j’ai souffert toute ma vie d’une perception défaillante : je sais trop bien qu’il ne faut pas se fier qu’à sa seule vision.


  • ELLE. Pourtant, votre méthode d’analyse part toujours d’une expérience intime ?
  •  

- Siri Hustvedt. C’est un engagement philosophique. Il y a toujours un « je », à l’origine, même dans les histoires qu’on écrit à la troisième personne. Il ne s’agit pas d’imposer mon point de vue ou de me concentrer sur ma petite vie, mais de puiser dans ma propre expérience pour illustrer, nourrir et enrichir ma pensée. Cela me permet de varier les points de vue, de voir le monde par une multitude de prismes, y compris le mien. Avouez que ce serait dommage de m’en passer...

« Je ne rêve pas d’être une mère idéale »

ELLE. Le fait de vivre avec un écrivain nourrit-il également votre travail ?

- Siri Hustvedt. Absolument, même si lorsque nous nous sommes rencontrés Paul Auster et moi étions déjà tous les deux écrivains. Aujourd’hui, cela fait des années que nous partageons notre travail. C’est un dialogue ininterrompu. J’ai tout lu de lui, il a tout lu de moi. Il est mon premier lecteur et vice versa. Mais rassurez-vous : pas de censure ni d’intervention intempestive ! Je lui signale une répétition, il me remplace un adjectif... Bref, la routine !

ELLE. Si je vous pose cette question, c’est que la famille semble au cœur de vos réflexions...

- Siri Hustvedt. Il faut revenir aux origines. Dans le Minnesota, au milieu des années 50, le poids des traditions n’était pas propice à l’épanouissement social et intellectuel des jeunes filles... mais j’ai eu la chance de grandir dans une famille qui m’a toujours soutenue. Comme toutes les femmes de ma génération, j’ai eu le sentiment que la liberté n’était pas entièrement de mon côté, mais personne ne m’a barré la route, j’ai obtenu un doctorat et suis devenue l’artiste que je voulais être... Tout cela, je le dois à mes parents.

ELLE. Cela a-t-il compté dans votre façon d’élever votre fille ?

- Siri Hustvedt. Certainement, mais le contexte a radicalement changé. Je me demande souvent quelle mère j’ai été... et quel parent je suis aujourd’hui. Si mes recherches sur l’enfance et la psychanalyse, par exemple, ont façonné l’éducation de ma fille… Le pire, c’est que je ne rêve pas d’être une mère idéale, mais « suffisamment bonne », pour reprendre l’expression si juste du psychiatre anglais Donald Winnicott !

« Je suis écrivaine et féministe »

ELLE. Vous renvoyez pourtant l’image d’une femme modèle...

- Siri Hustvedt. Si vous saviez le temps que j’ai mis à ne plus vivre, penser et regarder comme un homme ! J’ai attendu près de dix ans avant d’écrire « Un été sans les hommes », et d’assumer la voix d’une narratrice plutôt que celle d’un narrateur. Il fallait se débarrasser des réflexes machistes et misogynes que j’avais accumulés tout au long de mon parcours. Aujourd’hui, je n’ai plus aucun mal à me dire écrivaine et féministe.

ELLE. Vous êtes aujourd’hui une figure importante dans la communauté neuroscientifique. Qu’est-ce que l’écrivain peut apporter aux scientifiques ?

- Siri Hustvedt. Il existe une vérité émotionnelle, une certaine justesse qu’on ne mesure que par l’instinct et qui guide la plume de l’écrivain. Qu’on ne s’y trompe pas : la création artistique relève d’abord de la sensation et de la subjectivité. Si l’écrivain travaille toujours sur des cas particuliers, le scientifique a tout intérêt à s’inspirer de sa méthode pour nuancer ses théories et perfectionner sa pensée.

« Je n’ai jamais cessé de lire »

ELLE. Est-ce la raison pour laquelle «Vivre, penser, regarder » fourmille de scènes de lecture ?

- Siri Hustvedt. Tout à fait. C’est pour moi une ouverture et un enrichissement de tous les instants. Il se trouve que je n’ai jamais cessé de lire, depuis ma petite enfance, et que tout ce que je fais dans ma vie m’est guidé par mes lectures. Je pense à cette scène fondatrice, lorsque j’ai découvert, à l’âge de 11 ans, les poèmes d’Emily Dickinson et de William Blake. Je me souviens d’avoir été submergée par l’émotion, sans pour autant saisir tout ce qui se jouait.

ELLE. On en revient toujours à la poésie, par laquelle vous avez commencé !

- Siri Hustvedt. Peut-être parce que la poésie, plus encore que le roman, permet d’accéder à une forme ultime de connaissance. C’est en lisant Emily Dickinson que j’ai compris le pouvoir qu’a la littérature de partager et de transmettre des émotions. C’est à ce moment-là que j’ai trouvé ma voie, ma vocation. Et elle ne m’a jamais quittée. Je vais vous faire une confidence : j’ai toujours ses poèmes à portée de main et je les dévore plusieurs fois par semaine depuis des années !

 



Je terminerai cet article avec la conviction que la plupart de mes lecteurs seront lassés par le contenu de cette chronique.

Je les comprends !

Cependant, se confronter à la difficulté  fait évoluer. C'est valable dans tous les domaines ! Il n'y a pas de petits ou de grands domaines ! 

Il s'agit simplement de curiosité et c'est gratuit !

 

 

Cet avis n'engage que moi.

 

 

 



15/10/2024
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