GRIMBERT Philippe - "Un secret" et "La petite robe de Paul"
Il est né en 1948. C’est un écrivain et un psychanalyste.
Romans :
- La Petite Robe de Paul, le fait connaître en 2001
- Un secret en 2004 : Prix Goncourt des lycéens et en 2005 : Grand prix des lectrices de Elle
- La Mauvaise Rencontre.
- Un garçon singulier
- Nom de Dieu !.
- Rudik, l’autre Noureev.
Il a également écrit des essais. Le cinéma et le théâtre se sont emparés de certains de ses livres pour les produire à l’écran.
Résumé :
Les faits sont racontés après la Deuxième Guerre Mondiale par François, le narrateur de cette histoire.
Pour se consoler de sa solitude, il s’invente un frère aîné pourvu de toutes les qualités physiques qu’admirent ses parents et qui lui font défaut. Lui, qui est d’une faible constitution.
Il parle de ses doutes, de ses peurs, de ses complexes à cet absent qu’il imagine. Il se mesure à lui et se bagarre même avec lui.
Le jour où il découvre une vieille peluche, il interroge ses parents sur sa provenance, mais il récolte le rejet de son père. Il commence alors à se poser des questions sur son prépuce coupé, sur le nom modifié de son nom de famille, sur le fait qu’il ait été baptisé tardivement.
Pour tenter de capter l’intérêt de son père, il s’ingénie à collectionner les bonnes notes à l’école à défaut de pouvoir le suivre dans ses exploits sportifs.
La famille coule cependant des jours paisibles dans la boutique de vêtements de sport, rue du Faubourg l’Abbé.
Fasciné par la beauté de sa mère Tania et l’élégance de son père Maxime, le narrateur leur invente une histoire d’amour. Mais en fait, il ne sait pas beaucoup de choses sur leur rencontre.
Un jour, il s’étonne que son père ne supporte pas de voir un film sur les horreurs des nazis. Dans sa classe, lors d’un documentaire sur l’extermination des juifs, il battra avec une violence extrême un élève qui tient des propos antisémites.
Son père le regardera plus fièrement, mais il ignorera toujours la raison de cette bagarre.
Par contre, le narrateur se confiera à Louise, la voisine et amie de la famille.
Elle lui racontera la véritable histoire de ses parents bien éloignée de celle qu’il avait imaginée.
Elle l’informera des origines juives de ses grands-parents et du peu de cas que son père Maxime en faisait.
En fait, son père, Maxime était marié avec Hannah et avait eu avec elle, un fils, Simon. Pendant la dernière guerre, ils seront interpellés avant de franchir la ligne de démarcation. Louise était présente lorsqu’Hannah a été arrêtée. Hannah avait remis aux autorités allemandes sa carte de juive par erreur, ou par sacrifice. Elle avait compris après la naissance de Simon que Maxime avait éprouvé un véritable coup de foudre pour Tina.
Le narrateur découvrira qu'Hannah et Simon seront gazés à Auschwitz .
Quant à Maxime et Tina, ils apprendront en zone libre le sort réservé à Hannah et Simon, mais ne pourront pas lutter contre cette passion qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et qui les submerge.
Georges, le frère de Maxime et Esther sa femme, partageront avec réticence ce secret, mais n'en parleront à personne.
Maxime et Tina ne vivront ensemble que quand ils apprendront le décès du mari de Tina, fauché par le typhus dans un camp de prisonniers en Allemagne.
Plus tard, viendra au monde François, le narrateur de ce récit.
C’est la mort du chien de Maxime et Tina qui permettra au narrateur de partager ce secret avec son père et par voie de conséquence pouvoir enfin se libérer de ce poids qui l’empêchait de devenir un homme.
À la fin de sa vie, Maxime ne supportera pas la déchéance de Tania atteinte d’une hémorragie cérébrale. Il l’entraînera dans son suicide et ils seront tous les deux enterrés dans le carré juif du Père-Lachaise.
Que dire ?
Il faut savoir que ce roman est autobiographique. Il a permis à Philippe GRIMBERT de parvenir à faire son deuil de ce secret.
Les secrets dans une famille ne sont jamais anodins. Ils délivrent quand enfin ceux qui les ont dissimulés disent la vérité. Sinon, ils polluent la vie de ceux qui peuvent les soupçonner sans pouvoir en confirmer la véracité.
À partir de cette romance, Philippe GRIMBERT retrace brièvement ce que fut la Deuxième Guerre Mondiale, la Shoah, la mort et met en lumière l’intérêt de la transmission, avec de la poésie, et de la pudeur.
C’est un livre qui peut désarçonner tous ceux qui attendent d’un récit de l’action et uniquement de l’action sans jamais s’attacher à la réflexion.
Les événements de ce début de XXIe siècle devraient amener les lecteurs à se pencher sur ce que fut l’histoire de notre pays.
Un individu se construit avec un passé pour vivre son présent et pour pouvoir envisager son avenir surtout lorsqu'il rencontre de graves problèmes familiaux, de santé ou d'emploi.
Cet avis n’engage que moi.
_______________________________________________
Résumé :
Lors d’un séminaire dans un département étranger, Paul se promène dans les rues. En passant devant un magasin, son regard s’arrête sur une petite robe blanche.
Après avoir beaucoup hésité, il l’achète éprouvant un sentiment de culpabilité face à cette soudaine lubie contre laquelle il se sent incapable de résister. Sans aucune raison, il choisit de prendre la taille de six ans.
Il rentre chez lui et la cache dans sa penderie entre deux costumes qu’il ne porte pratiquement jamais.
Sa femme, Irène en voulant mettre de l’ordre dans les vêtements de son époux découvre avec stupéfaction la petite robe blanche.
Bouleversée, elle se pose de nombreuses questions sur la présence de cette robe à cet endroit.
Elle en arrive même à s’interroger sur la sexualité de son époux, et sur leur couple. Pendant le week-end, elle décide cependant de garder le silence.
Conscient qu’elle affiche une attitude inhabituelle, Paul l’observe discrètement, mais il se tait lui aussi. Il ne comprend pas pourquoi il a dissimulé cet achat. Il ne voit pas non plus comment le lui expliquer.
Dans la soirée, il entend des hurlements déchirants et il trouve sa femme allongée sur le sol avec entre ses cuisses la petite robe souillée de sang.
Avec horreur, il réalise qu’elle connaît son secret. Ils se diront alors des choses atroces.
Pour la calmer, il sera amené à la gifler.
De ce combat, émergeront des confidences, celles qu’ils n’avaient jamais su échanger. C’est ainsi qu’ils évoqueront le départ de leur fille unique qui avait quitté leur foyer pour vivre sa vie.
Ils parleront aussi de leurs tentatives pour avoir un autre enfant et de la perte de cet enfant sur lequel ils avaient fantasmé. Ils s’avoueront avoir pris des médicaments pour la dépression en se cachant à le drame qui les avait affectés.
Irène confiera à Paul sa douleur de petite fille qui n’a jamais su pourquoi ses parents s'étaient suicidés sans donner d’explications.
Quant à Paul, il mentionnera que son père décédé hantait constamment ses cauchemars.
Que dire ?
C’est un livre qui se lit plus rapidement que : « Un secret ».
Dans « La petite robe de Paul" Philippe GRIMBERT revient souvent sur cette notion du secret.
Pour ma part, j’ai trouvé correctement décrite la partie réservée à la stérilité dans « La petite robe de Paul».
J’ai déploré toutefois que le personnage d’Irène ne se soit pas plus étendu sur ce sujet douloureux qui la concernait.
Comme j’ai regretté que la fille unique du couple n’apparaisse qu’à la fin du récit et que les traumatismes d’enfance de Paul et d'Irène ne soient pas mieux détaillés.
Peut-être aurais-je alors compris la raison qui avait poussé Paul à choisir un six ans pour cette petite robe ?
En étudiant, ces deux romans, j’ai tenu à mettre en évidence le travail de Philippe GRIMBERT qui nous permet de mesurer l’importance des secrets ainsi que leur impact sur nos vies personnelles.
Cet avis n'engage que moi.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 14 autres membres