WILDE Oscar - "Un mari idéal" (auteur irlandais)
C'est un écrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais né en 1854 et mort en 1900 à Paris.
Oscar WILDE explique l’essence même de sa pièce écrite en 1895 en affirmant qu’elle traitait de la différence qu’il y a entre la façon dont un homme aime une femme, et celle dont une femme aime un homme ; la passion qu’éprouvent les femmes à se fabriquer des idéaux (ce qui est leur faiblesse) et la faiblesse d’un homme qui n’ose pas montrer ses imperfections à l’être qu’il aime.
De cette différence naît l’intrigue de « Un mari idéal. »
Résumé
Sir Robert Chiltern, sous-secrétaire aux affaires étrangères, et sa jeune épouse Lady Chiltern reçoivent leurs invités dans leur maison à Grosvenor Square.
Arrivent :
– Mrs Marchmont, Lady Basildon, deux personnes charmantes, et bavardes,
– Lord Caversham, vieux gentleman de 70 ans, père de Lord Goring
– Mabel Chiltern, la jeune sœur de Sir Robert Children, amoureuse de Lord Goring,
– Lady Markby, et de Mrs Cheveley dont la beauté ne passe pas inaperçue,
– Le Vicomte de Nanjac, attaché à l’Ambassade de France à Londres qui a déjà rencontré Mrs Cheveley
– Lord Goring, fils de Lord Caversham, jeune dandy de 34 ans qui se donne l’air d’être mal compris par les gens qui l'entourent.
Il a connu intimement, Mrs Cheveley. Il interroge Mabel Chiltern sur l’intérêt que cette femme semble porter à Sir Robert Chiltern.
Pour la définir, il a cette phrase amusante : « Oh ! un génie le jour, et une beauté la nuit.
Avec son père Lord Caversham, il aura ce type de réplique :
“J’aime à parler de riens, père, c’est la seule chose à laquelle je m’entende un peu”.
L’histoire commence lorsque Mrs Cheveley qui avait été à l’école avec Lady Chiltern exprime le souhait de s’entretenir avec Sir Robert Chiltern.
La conversation débute sur la compagnie du canal d’Argentine qui d’après Sir Robert Chiltern est une vaste filouterie. Il doit d’ailleurs soumettre le rapport des commissaires à la Chambre.
Mais, Mrs Cheveley qui a investi des sommes colossales dans ce projet le supplie de faire un discours pour déclarer que le Gouvernement va l’examiner à nouveau en vantant l’importance qu’il aura sur le plan international.
Elle propose à Sir Robert Chiltern de l’argent qu’il refuse. Elle lui révèle qu’elle sait qu’il a assis sa fortune sur la vente d’un secret d’État à un spéculateur de la Bourse alors qu’il était jeune secrétaire de Lord Radley. Pour le lui prouver, elle lui avoue qu’elle possède la lettre qu'il a écrit au Baron Arnheim, afin d’acheter des actions qui allaient rapporter beaucoup d’argent à ce dernier.
Devant l’opposition de Sir Robert Chiltern, elle lui rappelle longuement qu’il va perdre sa réputation d’homme politique et l’amour de Lady Chiltern.
Avant de partir, Mrs Cheveley s’empresse d’annoncer à Lady Chiltern que son mari va approuver le projet du canal de l’Argentine.
Interrogé, Sir Robert Chiltern tiendra un langage différent de celui qui faisait de lui “un mari idéal”. Un changement d'attitude qui perturbera profondément Lady Chiltern.
Ils ne réagiront pas de la même façon devant la conduite inacceptable de Sir Robert Chiltern. Ce qui fera réfléchir ces deux êtres. Ils se poseront des questions sur l’idée du pardon, sur la valeur de l’amour dans le mariage et l’importance d’un mensonge dans une vie.
Oscar WILDE fera dire à Sir Robert Chiltern :
“Les femmes pensent qu’elles idéalisent les hommes. Mais elles ne font de nous que de fausses idoles. Vous-même, vous avez fait de moi une fausse idole, et je n’ai pas eu le courage de descendre de mon piédestal, de vous montrer mes blessures, de vous avouer mes faiblesses.”
“La vie d’un homme a plus de valeur que celle d’une femme. Elle a de plus grandes perspectives, une plus vaste envergure et de plus hautes ambitions.”
Les prochains actes de cette pièce verront Sir Robert Chiltern demander des conseils à Lord Goring pour tenter de trouver une solution à son problème avec Mrs Cheveley.
Bouleversée Lady Chiltern enverra un courrier à Lord Goring pour le supplier de lui venir en aide, car Mrs Cheveley s’est empressée de lui avouer ce qu’avait fait son mari dans sa jeunesse pour réussir.
Lord Goring recevra Mrs Cheveley à qui il révélera qu’il n’ignore rien des projets qu’elle a ourdis contre Sir Robert Chiltern.
Il essaiera d’établir une conversation avec Lord Caversham, son père qui lui suggèrera de se marier
Profitant d’une absence de Lord Goring, Mrs Cheveley subtilisera la lettre adressée par Lady Chiltern à Lord Goring afin de l’utiliser pour anéantir la confiance que Sir Robert Chiltern accorde à son épouse.
Mais tout finira bien pour tous dans ce récit.
Ce que découvriront ceux qui le liront.
Que dire ?
Cette pièce de théâtre est un chef-d’œuvre !
Oscar WILDE est un véritable dramaturge qui fait dialoguer ces personnages avec ironie, et férocité sur les sujets les plus divers !
Il a l’art de la répartie intelligente en dénichant les défauts que dissimule son entourage. Il met l’accent sur le maniérisme de l’époque, l’hypocrisie des relations, le goût du pouvoir, le dédain pour les gens de basse condition, l’importance du mariage dans la société, l’éducation, l’amour, l’amitié, etc.
Ce roman plonge le lecteur dans un questionnement intéressant sur la valeur des mots qui font progresser le dialogue et non les idées comme nous serions tentés de le supposer.
La modernité de "Un mari idéal" fait partie de ces ouvrages que l'on a envie de relire.
Cet avis n'engage que moi.
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