TAÏA Abdellah - "Le jour du roi" - auteur marocain d'expression française
Le Marocain Abdellah TAÏA, l’une des sensations de cette rentrée littéraire, en lice pour plusieurs prix, dont le Goncourt, mais aussi le Médicis, pour son roman
"Le Bastion des larmes", a remporté
mercredi 16 octobre 2024 le Prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre.
Il est né en 1973 à Salé au Maroc.
C’est un écrivain et cinéaste marocain d’expression française.
Oeuvres
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Nouvelles du Maroc, 1999
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Mon Maroc, récit, 2000
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Le Rouge du tarbouche, roman, 2004
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L’Armée du salut, roman, 2006
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Maroc 1900-1960, un certain regard, avec Frédéric Mitterrand, 2007
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Une mélancolie arabe, roman, 2008
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Lettres à un jeune marocain, recueil de lettres, 2009
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Le Jour du roi, roman, 2010 – prix de Flore
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Infidèles, roman, 2012
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Un pays pour mourir, roman, 2015
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Celui qui est digne d’être aimé, roman, 2017
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La Vie lente, roman, 2019,
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Vivre à ta lumière, roman, 2022
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Le Bastion des larmes, roman, 2024
Pour information :
Le français n’est pas la langue maternelle d’Abdellah TAÏA :
« J’écris mes livres en langue française. Mais je n’ai jamais, jamais, ressenti que cette langue est à moi. Elle ne m’appartient pas. Je ne la « maîtrise » pas. Elle ne vient pas en moi (et de moi) de façon naturelle, évidente.»
« J’écris en français avec en moi un goût arabe. J’écris le français arabe. La langue et la culture au Maroc. Ce qu’on m’a donné. Ce que j’ai appris sans le savoir, sans le vouloir. Je suis mon propre traducteur ».
S’exprimer, écrire en français est pour cet auteur une façon d’oublier ses origines modestes. En effet, dans la société marocaine le fait de parler français était un gage de réussite sociale.
Les ouvrages d’ Abdellah TAÏA sont en partie autobiographiques.
À travers, ses romans, il présente aux lecteurs les différents éléments de sa vie quotidienne.
De plus, il dit son homosexualité avec une normalité plus occidentale que marocaine et avec une sincérité que d’autres écrivains notamment marocains n’ont pas su ou pu assumer.
En 2006, il avait accordé un entretien à un magazine marocain qui avait fait scandale. Il y avait déclaré son homosexualité devenant le premier écrivain d’Afrique du Nord à briser ce tabou.
Pour résumer sa façon de voir les choses, Abdellah TAÏA évoquait son homosexualité ainsi :
« Oui, mais je ne l’ai pas vécue dans le sens européen. Pas dans une reconnaissance. Ma mère ne le savait pas. On ne peut pas dire les choses, on se sent enfermé, bloqué, étouffé. Mais parallèlement à ce non-dit, je pouvais vivre tout ce que je voulais. Ça n’empêche pas que j’avais des angoisses, des conflits, des accès de pessimisme, mais qui n’étaient pas liés à la sexualité ou à l’homosexualité.»
Résumé :
C’est un roman étrange qui débute sur un rêve que narre Omar, un garçon pauvre. Il concerne le roi Hassan II, un homme que vénèrent les Marocains. On y apprend que la mère d’Omar est partie avec son autre fils, laissant son mari désemparé.
On devine l’homosexualité latente d’Omar lorsqu’il évoque Khalid, son ami qui vit dans les beaux quartiers.
Cependant, le roi Hassan passe à Salé. Les habitants attendent l’arrivée du souverain. Les écoles sont d’ailleurs fermées. Ce jour-là, Omar, le pauvre comprend que Khalid était invité à baiser les mains du roi Hassan II, mais qu'il ne lui avait rien dit.
Omar éprouve de la jalousie de n’avoir pas été choisi. Il se sent trahi par la dissimulation de son ami et à partir de là, il part à la dérive.
Je laisse le soin aux lecteurs de découvrir la suite surprenante de cette histoire.
On y apprend aussi que les deux garçons avaient tenté d’apprendre à Hadda, une des bonnes de Khalid, descendante d’esclave à lire et à écrire. Ils n’ont pas eu le temps de réaliser ce projet.
En effet, le père de Khalid sous le prétexte de peindre Hadda avait fait de la jeune femme sa maîtresse. Au bout de quelques mois, il s’était lassé d'elle et son épouse avait renvoyé Hadda.
Que dire ?
Les dialogues durs, incisifs peuvent surprendre et parfois lasser. Ils sont là pour mettre en évidence des opprimés comme Omar ou Hadda.
Le récit débute avec un rêve que fait Omar et qui concerne le roi Hassan II. Une façon de mettre en évidence ce qu’il représente pour les Marocains.
Dois-je avouer que ce livre m’a déçu, interloqué ? Peut-être parce qu'il est très différent de tous ceux déjà publiés par cet auteur.
iI n’avait pas retenu mon attention lorsqu’il avait obtenu le prix de Flore. Je l'ai sorti de ma bibliothèque pour le relire lorsque j’ai découvert que cet auteur avait obtenu le Prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre.
Mon opinion demeure identique sur "Le jour du roi".
Je précise que mes interrogations n’ont rien à voir avec la nationalité de l’auteur et encore moins avec son homosexualité.
D'autant plus que j'ai souvent séjourné au Maroc - voir mon blog : passions-oxygene.blog4ever.com
et que j’ai eu la curiosité de m’intéresser à la littérature de ce pays - voir ce lien ÉCRIVAINS : marocains
J’ai également écrit un ebook, intitulé : " Et si la vie n’était qu’une succession d’apparences - sur Atramenta
Il se commande sur le site Atramenta, Amazon et Fnac sous le pseudo de Monique Isabelle Merly.
L’action se passe en partie à Marrakech et l’homosexualité y est évoquée.
Cet avis n’engage que moi.
PS - Abdellah TAÏA, vient d'obtenir le 30 octobre 2024, le prix décembre 2024 pour son dernier ouvrage "Le bastion des larmes". Un prix créé sous le nom de novembre par Michel Dennery . Il fut ensuite appelé "le prix décembre" et soutenu par Pierre Bergé.
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