UN VOYAGE DANS MES LIVRES

UN VOYAGE DANS MES LIVRES

MURAT Laure - Proust roman familial

Elle est née en 1967. C'est une historienne française professeure à l'Université de Californie à Los Angeles.



Quelques-unes de ses publications

 

  • Grandes Demeures de France,

    Palais de la nation,
    Paris des écrivains 
    L'Expédition d'Égypte : le rêve oriental de Bonaparte,

  • La Maison du docteur Blanche : histoire d’un asile et de ses pensionnaires, de Nerval à Maupassant, Prix de la critique de l’Académie française

    Passage de l’Odéon : Sylvia BeachAdrienne Monnier et la vie littéraire à Paris dans l’entre-deux-guerres,

    La Loi du genre : une histoire culturelle du troisième sexe,

    L'Homme qui se prenait pour Napoléon : pour une histoire politique de la folie, Prix Femina essai 

    Relire : enquête sur une passion littéraire,

    Flaubert à la Motte-Picquet,

    Ceci n'est pas une ville,

    Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein,

    Qui annule quoi ? 
    Proust, roman familial,

 

Elle a également écrit des articles sous un pseudonyme

 

Prix littéraires

 

 

 

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Résumé

 

Tout d'abord, il ne s'agit pas d'un roman.

C'est un essai. L'auteure utilise sa généalogie pour aborder l'univers de Marcel Proust identique au sien.

 

En effet, l'arrière-grand-mère de Laure MURAT était Caroline Ney d'Elchingen, nièce richissime du banquier et ministre Achille Fould.

La mère de Laure MURAT venait de la famille d'Albert de Luynes. En se mariant, elle devint la princesse Napoléon Murat.

Le maréchal Murat fut nommé roi de Naples par son beau-frère Napoléon.

Le duc de Luynes compta parmi les favoris de Louis XIII 

 

Laure MURAT baigna dans l'aristocratie décrite par Marcel Proust dans "la recherche du temps perdu". Certains de ses personnages ressemblent à ceux que l'auteure a côtoyés dans sa jeunesse.

 

Les livres de Marcel Proust ont consolé Laure MURAT. Ce qui lui a permis d'afficher et d'assumer sa singularité face à un milieu dans lequel certaines règles de vie étaient érigées : le non-dit, la retenue dans tous les domaines et notamment au niveau des sentiments. Celui qui ne suivait pas ce protocole commettait des fautes de goût.

 

Paule MURAT l'illustre parfaitement page 14 :

 

"Mon destin, on me l'a assez répété, était de me marier et d'avoir des enfants. Je n'ai pas d'enfants, je ne suis pas mariée, je vis avec une femme, je suis professeure d'université aux États-Unis, je vote à gauche et je suis féministe. Pour le milieu d'où je viens, c'es t excéder de beaucoup le délit de cumul des mandats".

 

Une phrase met en lumière ce que cette mère qui ne pleurait jamais et qui ne manifestait jamais sa tendresse a éprouvé lorsque Laure MURAT lui a avoué son homosexualité.

 

« ‘'Pour moi, tu es une fille perdue.‘'

 

Je l'ai vue pleurer pour la première fois.

C'est cela, surtout, que ma famille m'a le plus reproché : tu as fait pleurer ta mère en public. Comme une domestique. »

 

Pour assumer ses choix, Laure MURAT décide de rompre avec sa  famille pour entamer une nouvelle vie en Californie avec sa compagne. Elle y deviendra une brillante enseignante universitaire.

 

 

Vers la fin du livre, Laure MURAT présente son père avec un côté libre et original bien différent de celui de sa mère et du milieu dans lequel il évolue.

 

Elle le définit ainsi :

 

" Mon père avait le sens de l'élégance comme celui du jeu et de l'amitié. Je crois n'avoir jamais rencontré quelqu'un qui souffrait autant de la vulgarité - un geste déplacé, une expression ordinaire trahissant une pensée médiocre l'atteignaient comme quelqu'un qui reçoit un coup. Cela n'avait rien à voir avec la classe sociale. Ou plutôt si. Bien des ducs et des grands bourgeois n'étaient pour lui que des ploucs, mot qu'il employait à tout va et à leur destination exclusivement."

 

Une information qui en dit long sur le milieu dans lequel Laure MURAT a évolué.

 

 

 

 

Que dire ?

 

 

Cet ouvrage ne se résume pas, car c'est un essai concernant un écrivain que peu de gens ont lu, mais dont la plupart d'entre nous ont entendu parler.

Qui ne connaît pas la petite madeleine de Proust ?

 

Cet essai de Laure MURAT m'a impressionné par l'intelligence de ses analyses, et la richesse de son vocabulaire. J'ai d'ailleurs été contrainte de m'attarder sur un grand nombre de mots pour en rechercher la signification.

 

 

Cependant, j'ai été agacée par les comparaisons effectuées par Paule MURAT qui rapprochait constamment l'aristocratie de sa propre famille avec celle décrite par Marcel Proust dans "la recherche du temps perdu". J'ai eu le sentiment que Laure MURAT réglait ses comptes avec son milieu.

Toutefois, c'est cette façon de procéder qui lui a permis d'exprimer son amour pour Marcel Proust et de dire pourquoi il l'a sauvée. Donc, ceci explique cela !

 

Autre remarque, je me suis souvent égarée dans les nombreuses références citées par Paule MURAT. Ce n'est pas une critique, c'est un constat !

 

Il est indéniable que pour saisir la pensée de l'auteure, suivre l'histoire de sa propre famille et celle décrite par Marcel Proust dans "la recherche du temps perdu", tout en assimilant le vocabulaire demande beaucoup d'attention, et de culture. Ce que possède Paule MURAT, mais pas MOI !

 

Cet ouvrage ne peut pas être mis entre toutes les mains. Pour le comprendre, et apprécier l'écriture de Laure MURAT, il faut avoir lu quelques livres de Marcel Proust.

 

Laure MURAT a réveillé mon désir de retrouver le monde de Marcel Proust.

 

C'est un essai que je reprendrai après avoir relu quelques romans de cet auteur.

 

Je salue le talent, le courage, la culture, l'intelligence, la simplicité de cette auteure dont je me souviendrai pour l'immense travail qu'elle a effectué sur Marcel Proust.

 

 

 

 

 

Cet avis n'engage que moi.

 

 

 

 



12/04/2025
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