MANN Thomas - "La mort à Venise" suivi de "Tristan" et du "chemin du cimetière"
Il est né en 1875 et il est mort en 1955.
C’est un auteur allemand, lauréat du prix Nobel de littérature en 1929.
Thomas MANN a été influencé par Nietzsche, Schopenhauer et aussi Freud.
Plus tard, il étudiera les écrivains allemands Goethe, Schiller, Lessing, Fontane et les Russes Dostoïevski, Tchekhov. C’était également un grand admirateur du musicien Richard Wagner.
Comme Stefan ZWEIG, il émigrera. Dans la correspondance de Thomas MANN, on comprend qu’il n’appréciait pas Stefan ZWEIG pour des raisons inexplicables.
Or, ces deux écrivains étaient aussi talentueux l’un que l’autre. Ils ont seulement abordé des sujets différents, dans un style d’écriture qui l’était tout autant.
En 1933, Thomas MANN se réfugie en Suisse.
Il est déchu de la nationalité allemande en 1936.
À partir de 1938, il part aux États-Unis puis en Californie.
Il sera naturalisé américain en 1944.
En 1949, il revient en Allemagne. Déçu par l’évolution politique des États-Unis, il retourne en 1952 vivre en Suisse.
Ce n’est qu’après sa mort que seront découvertes des notes qui mentionnent ses tendances homosexuelles.
Ses thèmes figurent d’ailleurs dans deux de ses romans « Tonio Kröger » et « La mort à Venise ».
Pour information, il est le frère cadet de l’auteur allemand Heinrich Mann — le père des écrivains Erika et Klaus Mann — de l’historien Golo Mann — du musicien Michael Thomas Mann.
Quelques-unes de ses œuvres
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1901 : Buddenbrooks
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1909 : Altesse Royale
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1933-1943 : Joseph und seine Brüder (Joseph et ses frères), roman en 4 tomes :
1939 : Charlotte à Weimar
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Il a écrit aussi des nouvelles, une nombreuse correspondance ainsi que pour le théâtre, etc.
« La mort à Venise » est un roman publié en 1912 inspiré par un séjour de Thomas MANN à Venise.
Résumé :
Un célèbre auteur munichois d’une cinquantaine d’années Gustav von Aschenbach décide brusquement de partir en voyage. C’est un homme d’une grande rigueur intellectuelle fasciné par la beauté.
Il s’arrête à Venise et retient une chambre dans le Grand Hotel des bains sur l’île du Lido où séjourne une clientèle étrangère constituée de Polonais, d’Allemands, de Russes, d’Anglais, et de Français.
Il passe son temps à observer son entourage. Il remarque notamment une famille composée de trois jeunes filles, de leur mère, de leur nurse, mais surtout d’un adolescent, un certain Tadzio dont la beauté le captive. Cet éphèbe concrétise pour Gustav von Aschenbach la beauté à l’état pur, celle qui se rapproche le plus de l’antiquité. Il le contemple, mais avec discrétion.
Cependant, Gustav von Aschenbach souffre de leur différence d’âge et peut-être d’un statut social qui ne correspond pas au sien. Cet homme rigide succombe à un flot de sentiments qui le perturbe chaque fois qu’il voit ou pense à Tadzio. À tel point, qu’il osera même sans se faire voir le suivre dans une Venise terrassée par la chaleur et le siroco.
Il apprendra par un employé d’une agence de voyages qu’une épidémie de choléra s’est abattue sur la ville. Mais à cause de Tadzio, il décidera de rester à Venise.
Gustav von Aschenbach succombera de cette maladie et décédera sur la plage en contemplant une dernière fois Tadzio.
Ils n’auront échangé que des regards.
Tout est suggéré, mais n’est jamais dit sur l’homosexualité latente de Gustav von Aschenbach.
Que dire ?
Cet ouvrage fut très compliqué à résumer. Je ne suis qu'une simple lectrice.
D’après ce que j’ai lu dans plusieurs revues, tout ce qui est décrit n’a pas été inventé : le vieux dandy, le gondolier suspect, les gondoles, la famille polonaise, Tadzio, le choléra, le saltimbanque méchant, les éléments sur la ville de Venise, etc.
La plume de Thomas MANN m’a permis de retrouver avec plaisir une ville dans laquelle j’ai beaucoup marché et que j’ai visitée plusieurs fois.
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J’ai tout particulièrement apprécié ses descriptions détaillées sur les gondoles, les gondoliers, les ponts, les monuments, les étroites ruelles, les gens.
Thomas MANN sait capter une atmosphère, celle que l’on peut éprouver à Venise quand il pleut, quand le soleil dissipe le brouillard, quand la nuit se répand sur la ville, quand l’eau chante dans les canaux.
Pour ma part, je pense qu’elles aident à imaginer les personnages dans des lieux bien définis. D’autant que tout en déambulant dans la ville, Gustav von Aschenbach en profite pour méditer sur ses interrogations politiques et existentielles (la mort, la vie, la beauté, les sentiments, l’âge).
Thomas MANN nous présente une ambiance de fin d’époque, juste avant la Première guerre mondiale dans une Venise qui déjà symbolisait la grandeur passée et l’annonce d’une décadence.
Ces deux éléments rejoignent l’état d’esprit de Gustav von Aschenbach qui traverse une période de questionnement intérieur sur la beauté, la passion, la moralité, et la mortalité.
Quant à ceux qui détestent les descriptions « style routard de notre époque », je leur déconseille la lecture de « La mort à Venise ».
Nous ne sommes pas dans l’action, mais dans la narration, la philosophie, la méditation, les sentiments refoulés.
D’autres personnes en ce début de XXIe siècle s’offusqueront qu’un homme vieillissant s’éprenne d’un gamin.
Je leur demande d’analyser cet ouvrage avec leur sensibilité, leurs connaissances, et leur intelligence, et en se mettant à la place d’un homme du début du XXe siècle et non du XXIe siècle.
J'ai volontairement oublié de commenter "Tristan" - "Chemin du cimetière". Ces deux nouvelles m'ont semblé moins attractives.
"La mort à Venise" demande une certaine concentration, car le sens de certaines phrases peut parfois être difficile à comprendre.
Cet avis n'engage que moi.
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