UN VOYAGE DANS MES LIVRES

Elle est née le 1^er septembre 1941.

C’est une femme de lettres française, professeur de lettres.

Son œuvre littéraire est surtout autobiographique.

Mme Annie ERNAUX a quant à elle obtenu le Prix Prince-Pierre-de-Monaco en 2021 et le Prix Nobel de Littérature en 2022.

Ses ouvrages :

• Les Armoires vides, 

• Ce qu’ils disent ou rien,

• La Femme gelée,

• La Place, Prix Renaudot 1984

• Une femme,

• Passion simple,

• Journal du dehors,

•  Je ne suis pas sortie de ma nuit »

• La Honte,.

• L’Événement,

• La Vie extérieure,

• Se Perdre,

• L’Occupation,.

• L’Usage de la photo, avec Marc Marie, textes d’après photographies,

• Les Années, Prix Marguerite-Duras 2008, Prix François-Mauriac 2008 et Prix Strega de la littérature européenne 2016

• L’Autre Fille,

• L’Atelier noir, 

• Retour à Yvetot,

  Texte de sa conférence prononcée dans sa ville d’enfance d’Yvetot (Normandie) en octobre 2012, accompagné d’un entretien et de photographies personnelles.

• Regarde les lumières mon amour,

• Mémoire de fille,

• Hôtel Casanova,

• Le jeune homme,  

Résumé  

En août 1958, la narratrice quitte l’épicerie de ses parents à Yvetot pour la première fois et pour occuper un poste de monitrice dans un camp de vacances.

Un soir, elle suit le moniteur en chef dans sa chambre. Prise au piège, elle le laisse la violer sans protester.

Elle commet l’erreur de s’en vanter auprès de l’une de ses collègues. Bientôt, elle traînera derrière elle une réputation de fille facile.

Elle se croit amoureuse de cet homme sans scrupule qui dès le lendemain l’ignorera superbement.

Mais, vis-à-vis de son entourage, elle éprouvera l’orgueil de celle qui vient de vivre une expérience qui en fait d’elle une femme.

Seulement, partagée entre la culpabilité, la honte, la fierté et la peine, elle sombrera dans la boulimie et rencontrera des problèmes d'aménorrhée.

Elle mettra deux ans à s’extraire de cette image négative d’elle-même.

Cependant, son malaise intérieur s’accentuera lorsqu’elle entrera au Lycée Jeanne d’Arc à Rouen où elle souffrira  de ses origines modestes.

Elle cherchera sa voie et la trouvera enfin après avoir commis quelques erreurs. Elle suivra des études en lettres, deviendra professeur certifiée et agrégée en lettres modernes. Puis, elle se consacrera à l'écriture.

Que dire ?

Parler des ouvrages d'Annie ERNAUX me pose quelques problèmes.

Peut-être, parce qu'ils recèlent une intimité que j'ai quelques difficultés à voir ainsi exposée.

Même si je saisis les raisons pour lesquelles cette auteure a décidé de les analyser comme pourrait le faire un étudiant en médecine.

L'écriture et le contenu des romans d'Annie ERNAUX, passent par une lecture et relecture de tous ceux qu'elle a publiés depuis le début de sa carrière.

C'est à partir de là que le lecteur réalise qu'elle met en scène son viol, ses origines, sa vie, ses réflexions dans tous ses récits.

Pour évoquer cette fille de l’été 58, Annie ERNAUX, emploie le « elle », et pour décrire la femme qu’elle est devenue, elle utilise le « je ».

Avec cette méthode, Annie ERNAUX établit une distance pour raconter  l’importance que représenta dans sa vie cet été 58. Elle construit son histoire en se servant, une soixante d'années après, des photos ainsi que des lettres qu'elle a conservées.

En fait dans " Mémoire de fille », Annie ERNAUX replonge dans ce que fut sa première nuit avec un homme, où elle subit ce que nous qualifierons aujourd’hui de viol avec les conséquences que l’on peut imaginer.

Elles  sont souvent évoquées dans les 3/4 de son œuvre.

Une phrase peut éclairer les lecteurs  sur ce drame que vécut Annie ERNAUX :

« le gouffre entre l’effarante réalité de ce qui arrive, au moment où ça arrive et l’étrange irréalité que revêt, des années après, ce qui est arrivé. » 

Les ressentis de cette femme de l’été 1958, peuvent être compris par ceux ou celles qui ont vécu à cette époque.

Mais cet ouvrage peut s'adresser à  toutes celles qui témoignent aujourd’hui pour parler du viol qu’elles ont subi et en aider certaines à réfléchir sur ce drame.

La parole se libère enfin en ce début de XXIe siècle avec des différences notables sur la façon de la dire et sur une société bien éloignée de celle décrite par Annie ERNAUX.

Les phrases sont ciselées, l'écriture est limpide, mais elle affiche une froideur presque insoutenable.

Cet avis n’engage que moi.