CELINE Louis-Ferdinand - "Mort à crédit"
Il est né le 27 mai 1894 et il est mort le 1er juillet 1961.
J’avoue ne pas savoir comment aborder Louis-Ferdinand CÉLINE qui fut un médecin, mais surtout un grand écrivain français très contesté.
Son œuvre comprend des romans,
des correspondances, des pamphlets, des textes, des chansons.
Son immense production littéraire nous révèle un être complexe qui construisit une kyrielle de mythes sur sa personne.
Sa vie pour moi est comme une bibliothèque dans laquelle se retrouveraient des ouvrages qui n’auraient aucune raison de figurer les uns près des autres.
Monsieur Louis-Ferdinand CÉLINE est habité par plusieurs hommes. Dans chacune de ses vies, il y a : un écrivain, un médecin, un homme public et intime.
Tous les hommes qui vivent en lui ne sont pas fréquentables notamment quand certains d’entre eux s’emparent de sa position révoltante d’antisémite pendant la dernière guerre mondiale.
Ce qui le contraignit à fuir et à revenir en France pour tenter de restaurer son image.
Mais tout le monde sait même ceux qui ont affirmé le contraire que Louis-Ferdinand CÉLINE fut antisémite, anticommuniste et méprisant avec les populations occitanes. Ses écrits sont là pour l’attester ainsi que sa relation avec l'éditeur Denoël qui jusqu'au début de 1940 publia ses écrits antisémites.
Après sa mort, il fit encore parler de lui sans le vouloir !
En août 2021, six mille feuillets volés à Louis-Ferdinand CÉLINE à la fin de la guerre furent restitués à un journaliste d’une source inconnue.
Il devint célèbre avec « Voyage au bout de la nuit » récompensé par le prix Renaudot en 1932. Un roman qui frôla le prix Concourt sans pouvoir l’obtenir.
Dans cet ouvrage, il mélangera ses souvenirs d’incorporation dans l’armée avec la description des personnages croisés dans sa vie d’homme.
Dans « mort à crédit », il racontera à sa façon son enfance, des souvenirs peu ordinaires et déstabilisants.
Il joue fréquemment avec des phrases courtes, une ponctuation surprenante qui mélange le point, les points d’exclamation, les trois points capables de séparer deux idées, deux phrases.
Une technique d’écriture étonnante à laquelle s’ajoute une combinaison savamment dosée d’une langue écrite recherchée et argotique.
Ce livre ne peut pas être résumé.
Je pourrais vous parler du métier du père, employé dans les assurances, et plutôt violent avec son fils.
Je pourrais souligner les jérémiades, de la mère, une petite mercière.
Je pourrais décrire le court séjour du narrateur en Angleterre.
Je pourrais, mais je ne le ferai pas, car le talent me manque pour analyser ce pavé de 600 pages.
Soit, on l’aime, soit on le déteste !
Lire cet auteur demande de la concentration, de la passion, de la patience, de l’admiration et une connaissance certaine de la langue française.
D'autant qu'il manie avec bonheur les mots d’argot couramment utilisés ainsi que d’autres expressions plus savantes.
La sauce prend et le résultat est époustouflant.
Louis-Ferdinand CÉLINE rebuterait plus d’un lecteur de ce début de XXIe siècle et pourtant son style en fait un écrivain d’une grande modernité.
Il a d’ailleurs inspiré beaucoup d’auteurs, d’hommes de spectacle sans jamais avoir été égalé.
N’est pas CÉLINE qui veut !
Cet avis n’engage que moi.
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