UN VOYAGE DANS MES LIVRES

UN VOYAGE DANS MES LIVRES

BADINTER Robert - "IDISS"

Il est né en 1928, et il est mort en 2024.

 

C’était un homme politiquejuriste et essayiste français.

 

 

 

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Je connaissais comme la plupart des Français le parcours de cet homme politique qui se fit connaître pour son combat contre la peine de mort dont il soutint l'abolition en 1981.

J'ignorais qu'il possédait une telle plume !

 

Je l’avais découvert en regardant "La Grande Librairie" en 2018 lorsqu'il avait publié son roman sur sa grand-mère maternelle « IDISS ».

 

 

 

Résumé

 

Il y raconte la vie de cette femme née dans la Bessarabie tsariste, un territoire aujourd’hui disparu, et qu’on appelait le Yiddishland situé au sud de la Russie.

 

Mariée à Schulim. Elle aura trois enfants, Avroum, Naftoul et la petite dernière Chiffra

La famille s’établira à Paris en 1912. La France représentait pour eux le pays des libertés et de la tolérance.

 

Analphabète, car dans son pays, l’école était réservée aux garçons, "IDISS" prendra plaisir à écouter sa fille Chiffra qu’elle a rebaptisée  "Charlotte " apprendre le français. Plus tard, elle se réjouira de voir ses petits enfants poursuivre des études supérieures.

 

Sa fille, Charlotte rencontrera Simon Badinter qui deviendra son mari. Ils mettront au monde Claude et Robert Badinter. Ils connaîtront une certaine aisance financière, car Simon se révélera un très bon entrepreneur en se lançant dans le négoce de la fourrure à l’international.

 

"IDISS" qui partage leur vie coulera des jours heureux dans sa famille et veillera à ressembler aux élégantes Parisiennes qu’elle croise dans la rue.

 

Mais, la guerre mettra fin à ce bonheur. Ils subiront les restrictions alimentaires, la perte de leurs droits en tant que juifs, l’application des lois et des décrets du gouvernement de Vichy, ainsi que les mesures imposées par les Allemands. Ils se heurteront à la montée de la xénophobie et de l’antisémitisme.

Contraints de fuir la capitale, Simon et son fils Claude gagneront Lyon.

Simon Badinter sera arrêté sur ordre de Klaus Barbie et déporté au camp d'extermination de Sobibor en Pologne en 1943. il ne reviendra pas.

 

"IDISS" décédera à Paris, accompagnée dans ses derniers instants par un des frères de Simon, Naftoul, car le reste de la famille était dispersée.

Trop faible pour pouvoir suivre sa fille Charlotte et son petit fils Robert, "IDISS" s’éteindra laissant Charlotte ravagée par la peine et la culpabilité d'avoir à abandonner sa mère.


Outre l’amour qu’il voue à sa grand-mère et à sa famille, Robert BADINTER rend hommage à ce que fut le métier d’instituteur au siècle dernier :


« Ce que voulait M. Martin, instituteur de la République, c’était transformer ces enfants venus d’ailleurs en petits Français comme les autres, auxquels il enseignait les beautés de la langue française, la grandeur de l’histoire de France et les principes de la morale républicaine. Car M. Martin était profondément patriote. Il croyait à la mission civilisatrice de la France, et la devise républicaine était son credo. Il admirait Jaurès, courait à ses réunions, lisait L’Humanité. Il avait foi dans un avenir meilleur où régneraient le socialisme et la paix par l’arbitrage international. Comme il était patriote, il n’oubliait pas l’Alsace-Lorraine que les Allemands nous avaient injustement arrachée. Mais comme il était pacifiste, il pensait que c’était par le droit à l’autodétermination des peuples que les territoires perdus reviendraient un jour à la République française. Dans son métier, M. Martin avait fait sienne la devise de Jaurès : “Aller vers l’idéal en partant du réel”. L’idéal pour lui, c’était dans sa modeste école parisienne de faire reculer l’ignorance et les préjugés, et d’ouvrir ces jeunes esprits au monde de la connaissance et aux beautés de la culture française."

 

Robert BADINTER  nous explique aussi que l’appartenance des Juifs à des classes sociales différentes l’emportait sur l’identité religieuse commune. Il nous livre d'ailleurs des informations intéressantes sur le quotidien de sa famille.

 

Avec respect, il raconte ce que son père Simon a éprouvé devant la défaite de la France face à l’occupation allemande.

 

Il nous livre un magnifique témoignage sur cette partie de notre histoire de France vue à travers l’histoire de sa propre famille.

Pour tous ces juifs venus d’Europe centrale après avoir fui les pogroms de la Russie Tsariste de 1903 à 1905, la France représentait l’Eldorado. Le nazisme devait anéantir tous leurs espoirs.

 

 

 

 

Que dire ?

 

Quel émouvant hommage !

 

Un roman comme on voudrait en lire plus souvent  et qu'il faudrait conseiller à nos instituteurs.

 

Il y parle de l'amour que Robert BADINTER a éprouvé pour sa famille, et particulièrement pour sa grand-mère adorée en utilisant une langue accessible.

Il renseigne également  les lecteurs sur un passé qui fut, mais qui renaît en 2024 sous d’autres formes.

Pour s’en convaincre, il suffit de s’intéresser à l’actualité nationale et internationale.

 

Il y loue la passion qui animait les enseignants pour un métier  qui les poussait à extraire le meilleur des plus mauvais élèves.

Il suffit de comparer les époques pour comprendre combien les temps ont changé !

 

Le livre est un outil qui ouvre l'esprit sur le monde et qui permet à l'être humain d'évoluer s'il sait bien l'utiliser. 

 

Ceux qui cherchent à ouvrir les fenêtres du savoir en alternant le délassement et l'étude des autres styles d'écriture progresseront dans la connaissance du monde.

Comparer le passé, permet de comprendre le présent pour construire un futur.

 

 

 

 

Cet avis n'engage que moi.

 

 

 



03/10/2024
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