Ariane GILDENKRANZ - " La bonne gosse" - ATRAMENTA
Qui est cette écrivaine douée dont je viens de terminer les deux premiers tomes d'un récit autobiographique ?
Je ne sais rien d'elle ! Par contre, j' affirme qu'elle a du talent !
Résumé :
Dans ces deux ouvrages publiés chez Atramenta, le lecteur entend la voix d’Ariane, une petite fille de six ans, qui est la petite dernière, d’une famille de cinq enfants.
"La Bonne gosse " écoute tout, ne comprend pas tout, réfléchit et se pose des questions, beaucoup de questions sur le comportement des grands.
Entre elle et sa poupée, Chris, va commencer une série de questions/réponses.
Les grands, c’est-à-dire les parents, ils font ce qu’ils peuvent, tiraillés entre le passé et le présent et l’évolution de leurs enfants qui suivent celle de la société.
Le lecteur découvre des lambeaux de souvenirs que "La bonne gosse" tente de récupérer dans sa mémoire d’enfant pour nous les faire partager.
Dans le premier tome, c’est la voix de la petite dernière qui pose les bases de ce récit. Elle nous présente au gré de son bavardage les membres de sa famille, son entourage, l’école, et surtout ses interrogations.
Avec son prénom Ariane, elle dénoue comme « un fil d’Ariane », sa vie de petite fille.
D’abord, elle réalise que sa naissance n’a pas été désirée. Elle suit le fil pour essayer de comprendre pour quelle raison et avec le langage d’une gamine de six ans.
Elle ne saisit pas non plus pour quelle raison l’histoire, la grande histoire pèse sur sa propre famille !
Elle se heurte à des non-dits, des mensonges, des omissions, des refus de répondre qui l’énerve et la révolte.
Mais, elle est encore petite pour le dire. Elle apprend donc à se taire.
Dans le deuxième tome, la petite change. Ses yeux s’ouvrent. Elle découvre le collège et évolue avec les conflits qui opposent et séparent les membres de cette famille.
Et puis, il y a la religion et son nom de famille. Ces deux éléments en surprennent certains et en gênent d’autres.
Sa famille lui expliquera d’une curieuse façon, le rôle joué par les guerres dans l’histoire de sa région, l’Alsace-Lorraine qui fut au gré des événements, annexée et réannexée par la France et l’Allemagne.
Elle réalisera que cette histoire a touché violemment sa propre famille. Mais, même si elle le devine, elle ne pourra pas encore l’accepter. Elle n’est pas assez grande !
D’autant que les manuels d’histoire ont oublié de s’attarder sur les drames vécus par ces familles qui habitaient dans ce territoire français.
Personnellement, j’ai été charmée par l’écriture des deux tomes de
"La bonne gosse ».
J’ai eu l’impression d’entendre "La bonne gosse".
Un peu comme si c’était moi, cette petite qui racontait mon histoire alors que ce n’était pas la mienne.
De plus, Ariane GILDENKRANZ place ses personnages dans une époque que j’ai connue. Je la redécouvre et je mesure le talent de cette auteure qui a su la restituer avec une précision étonnante.
Je remercie Claudine LUX - "Sortilèges marocains" de m’avoir conseillé ces deux ouvrages qui mériteraient d’être encensés par la presse littéraire.
Certes, ils mériteraient des corrections. Mais, c'est un travail qui concerne les éditeurs .
Pour ma part, je vais partager ce coup de cœur avec tous ceux qui aiment découvrir un style original et une personne qui se déguise en "petit poucet" pour semer les indices qui donneront vie au troisième tome de "La bonne gosse » qui devrait sortir, je l’espère, en 2023 ou 2024.
Décider qu'un enfant soit le personnage central d'un roman me semble un exercice compliqué à réussir pour un auteur.
D'ailleurs, rares sont les écrivains qui se lancent dans cette aventure.
Cet avis n'engage que moi.
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