ARAGON Louis - "Les voyageurs de l'impériale"
C'est un poète, romancier et journaliste français.
Il est né le 3 octobre 1897 et il est mort le 24 décembre 1982.
Il fut l’un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme.
Il a formé avec Elsa Triolet un des couples emblématiques de la littérature du XXe siècle.
(voir un de ses ouvrages : TRIOLET Elsa - "Les roses à crédit")
Quelques-uns des romans d'ARAGON
Le paysan de Paris 1926 Je n'ai jamais pu terminer ce livre)
Je les ai tous lus !
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Les Cloches de Bâle, roman,
Les Beaux Quartiers, roman, 1936 prix Renaudot -
Les Voyageurs de l’impériale, roman 1942
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Aurélien, roman, 1944
Résumé :
Le roman est situé dans les années de la Belle Époque et de la Fin de siècle ;
Il commence avec l’Exposition universelle de Paris (1889).
Il se poursuit par le scandale du Panama (1889)(1889)
L’affaire Dreyfus (dans les dernières années du XIXe siècle)
Le conflit franco-britannique (1898)
L’incident d’Agadir (1911) qui semble préluder à une guerre franco-allemande
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale (août 1914).
Les acteurs de ce récit :
Pierre Mercadier, professeur d’histoire et de géographie
Marié avec Paulette d’Ambérieux. Elle a un frère Blaise, peintre naturaliste. Un père mort qui fut préfet de police, une mère issue de la petite noblesse et le grand-oncle maternel, Pascal de Sainteville.
Le couple a deux enfants Pascal et Jeanne.
Plusieurs héritages permettent au couple de vivre aisément.
Mais, Pierre Mercadier s’ennuie entre une femme sotte, des enfants qui l’indiffèrent, son métier de professeur qui ne le passionne pas, ses collègues qui l’agacent.
Fasciné par l’argent, il passe son temps à écrire un livre sur le financier écossais John Law l’inventeur du papier-monnaie. Il joue à la bourse et il perd notamment dans le cadre du scandale de Panama.
Pendant l’affaire Dreyfus, il refuse de s’intéresser à la politique et donc de prendre position.
Une banale histoire d’amour avec Blanche Pailleron, femme d’un industriel de Lyon, qui tourne court le transforme en un homme cynique.
Mais un jour, il vend tous ses titres, quitte sa famille, sa profession et disparaît sans laisser d’adresse.
Le lecteur le retrouve en Italie à Padoue, Vicence, Vérone, Milan. Après quelques étranges aventures, il se rend compte que seul le jeu importe dans la vie.
Il se rend à Monte-Carlo. Là, il tombe amoureux d’une femme divorcée, Reine Bercy. Mais, il apprend qu’elle est la maîtresse d’un diplomate allemand, Heinrich von Goetz. Elle est aimée aussi par Karl, le fils de celui-ci.
Pierre Mercadier pris d’une jalousie effroyable part en toute hâte et s’embarque pour l’Égypte.
En 1900, Pierre Mercadier, toujours en Égypte, écrit une brève lettre à son ami et ex-collègue juif, Georges Meyer qui lui est reconnaissant d’avoir maintenu le contact au plus fort des troubles antisémites provoqués par l’affaire Dreyfus.
En 1908, Pierre Mercadier rentre en France, à Paris, mais sans reprendre contact avec sa famille.
En 1910, Georges Meyer le rencontre par hasard et lui offre une chambre chez lui et un poste de professeur dans une école privée que lui et quelques collègues ont fondée.
Début 1911, Pierre Mercadier a une petite attaque d’apoplexie. À l’insu de la famille Meyer, Pierre passe ses après-midi dans un café-bordel appelé « Les Hirondelles ». Il converse avec la patronne déjà âgée, Dora Tavernier qui commence à rêver d’une vie commune avec lui.
En cachette, Pierre Mercadier entre en relation avec Jeannot, le fils de Pascal. C’est ainsi que le lecteur découvre ce que furent les années de scolarité de Pascal, les vacances heureuses dans le château de son grand-oncle maternel, Pascal de Sainteville. Mais, Pascal grandit sans père et devient responsable de sa mère et de sa sœur. Plus tard, il épousera une amie d’enfance dont les moyens lui permettront d’acheter une pension de famille.
En 1913, Pierre Mercadier adresse une lettre de conciliation à Pascal, mais avant de l’expédier, il est victime d’une grave attaque d’apoplexie. Cela se passe précisément à Garches chez Dora Tavernier qui exerce sur lui enfin la domination amoureuse dont elle rêvait.
Pierre Mercadier meurt durant l’été 1914.
Que dire ?
Malgré l’importance de cet ouvrage qui compte, sans aucun doute, parmi les œuvres majeures de l’auteur, "Les Voyageurs de l’impériale" est le roman d’ARAGON qui, jusqu’à présent, a retenu, curieusement, le moins l’attention des chercheurs.
Cela peut se concevoir !
Très jeune, j’avais lu pratiquement tous les livres d’ARAGON.
Avec le recul, je pense que je n’avais pas tout compris.
En relisant "Les voyageurs de l’impériale", j’ai eu l’impression qu’il y avait trop de narration et parfois qu’il en manquait notamment sur le séjour de Pierre Mercadier en Égypte.
Le lecteur n’en finit pas de se perdre dans des descriptions très longues et se demande où l’auteur veut en venir.
En effet, les thèmes de ce roman étudient la responsabilité et l’irresponsabilité de l’homme en tant que père, mari, ami, amant, employeur, collège de travail, et du citoyen face à la politique.
Il explique le goût de la solitude de Pierre Mercadier et donc le rejet des liens sociaux traditionnels. Pierre Mercadier méprise l’amour, la sexualité pour ne garder que le cynisme et la déception. Il évoque l’amusement, l’enfance, la jeunesse, la tragédie du vieillissement, et enfin la mort.
Par contre, relire les 700 pages du roman "Les voyageurs de l’impériale" m’a permis de me plonger dans une époque bien différente de la nôtre.
Les informations sur l’exposition universelle, sur l’affaire Dreyfus, sur les dames de petite vertu (au 3/4 du roman), sur le jeu, sur l’Italie, sur la petite bourgeoisie sont particulièrement intéressantes.
La lecture est un voyage que personne ne vit de la même façon selon la sensibilité, la culture, l’âge, les goûts, le siècle.
Cet avis n’engage que moi.
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