ABECASSIS Eliette - "La répudiée"
Elle est née à Strasbourg en 1969 dans une famille juive orthodoxe marocaine pratiquante.
C'est une écrivaine, une réalisatrice-scénariste, et professeur de philosophie.
Sa carrière professionnelle et sa carrière littéraire sont d'une grande richesse. Elles sont donc compliquées à résumer.
Distinctions :
- Prix des écrivains croyants en 2001 pour "La répudiée"
- Prix Alberto Benveniste 2010 pour "Sépharade"
Résumé :
Rachel, jeune juive, vit à Jérusalem. Elle est promise à un "Hassidim".
C’est la désignation d’un courant majeur de l’orthodoxie juive qui conjugue le refus du changement, de la modernité avec la communion sans réserve avec Dieu par l’étude des textes, le chant et la danse.
Au premier regard, Rachel tombe sous le charme de Nathan, son futur mari. Pendant dix ans, Nathan poursuit ses études et Rachel s’occupe de leur foyer.
Mais, ils n’ont toujours pas d’enfants. Or, selon les lois en vigueur dans leur milieu, une femme stérile doit être répudiée au bout de dix ans.
Nathan ne veut pas en arriver à une telle extrémité.
Il consulte le Rav. C’est une personne dont l’érudition dans l’étude de la Torah lui permet de prendre les décisions ou rendre des jugements en matière de loi juive.
Pour simplifier, "la Torah" est l’enseignement divin transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï.
En cachette de ses proches, Rachel verra un gynécologue qui lui apprendra que ce n’est pas elle qui est stérile.
Toujours en cachette, elle favorisera les rencontres de sa petite sœur Noémi qui aime un homme que la famille n’a pas choisi et qu'elle veut lui faire épouser.
La fin se devine et je laisse le soin aux lecteurs de la découvrir.
Que dire de ce court roman ?
Dans un style épuré, presque journalistique, Éliette ABECASSIS nous ouvre les portes d’un monde patriarcal éloigné du nôtre.
Un passage illustre mon propos :
"L’homme a été créé par Dieu pour étudier alors que l’intelligence de la femme lui est donnée pour participer indirectement à la vie de la Torah en préparant à manger, en nettoyant sa maison, et surtout en élevant leurs enfants".
Ce livre représente un excellent outil de communication pour entamer une discussion sur l'importance de la religion dans certains pays.
Surtout quand elle contraint des êtres et notamment les femmes à se plier aux règles édictées par une communauté au détriment de leur cœur et de leur volonté.
Ce sujet sensible est encore d’actualité en ce début de XXIe siècle.
Comme il le fut pour d’autres raisons en France avec les écrits de Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Condorcet qui ne partageaient pas les mêmes idées sur le rôle attribué à l’enfant et surtout à la femme.
Mais c’est un débat plus complexe !
Cet avis n’engage que pour moi.
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